Les responsables de clubs de golf en ont marre de jouer à la police…
«Il y a des gens qui ne se rendent pas compte que leur petit attroupement, dans le stationnement pour prendre une bière après la partie, a d’énormes conséquences si jamais il y a inspection. On ne parle pas juste d’une infraction aux mesures sanitaires, on parle du risque pour un club de perdre carrément son permis d’alcool. Et cela, ça ne se récupère pas du jour au lendemain.»
Parole de Stéphane Dubé, directeur de l’Association des Clubs de Golf du Québec (ACGQ), les responsables de clubs de golf en ont marre de jouer à la police.
«Et s’ils perdent leur permis d’alcool, les clients et les membres aussi sont perdants», rappelle-t-il lors d’un entretien, il y a deux jours, peu avant la conférence au cours de laquelle le premier ministre étalait son plan de déconfinement.
Nous l’avons rencontré au club La Vallée du Richelieu à Sainte-Lucie, en banlieue sud de Montréal, là où il est membre et où il a agi pendant quelques années comme président du club. Passionné de golf, il y a une vingtaine d’années il a décidé de redonner à ce sport qu’il aime tant, d’abord en donnant de son temps à son club puis à la fédération et jusqu’à tout récemment, en travaillant comme directeur général du club Pinegrove.
En février dernier, il devenait directeur de l’ACGQ. C’est surtout à ce niveau que nous souhaitions nous entretenir avec lui, voir comment cela se passe pour les clubs en ce temps de pandémie et, pourquoi pas, connaître son avis sur la suite des choses, sur comment le golf va sortir de cette crise sanitaire.
Première constatation face au contexte actuel, les dirigeants de golf ne l’ont pas facile ces temps-ci. Certes, l’affluence est là, mais gérer avec les protocoles, veiller aux respect des règles, trouver de la main-d’œuvre, etc, c’est intense pour eux et elles estime Stéphane Dubé.
«Mais ce sont des passionnés et des professionnels, souligne-t-il. Malgré tout, comme tout le monde, ils et elles ont bien hâte d’un retour à la normale.»
Quant à ce que réserve l’avenir proche, celui de l’après-covid, M. Dubé croit que l’affluence va diminuer mais que les clubs ne seront pas perdants pour autant.
«Comme gestionnaire, explique-t-il, j’ai toujours essayé d’être le plus réaliste possible. C’est pourquoi je dis que, si l’on est capable de garder 10% de cette nouvelle clientèle, ce sera extraordinaire.»
Pour cela, certaines mesures prises pour assurer le respect des règles sanitaires devront être maintenues pour que les golfeurs et golfeuses aient toujours du plaisir à jouer au golf.
«Quatre heures sur un terrain de golf, mentionne le directeur de l’ACGQ, quand on y pense, c’est quatre heures de bon temps. Du temps de qualité. On oublie le score, on fait juste profiter de ces moments à l’extérieur à pratiquer une belle activité en bonne compagnie et dans un beau décor.
«Il faudra donc s’assurer que cela demeure, poursuit-il. Il ne faudra pas recommencer, si jamais la baisse de clientèle est trop forte, à mettre en place des mesures qui font que l’on se tire dans le pied, comme offrir des rabais exagérés.»
Visibilité
Depuis son arrivée à la direction de l’ACGQ, force est de constater qu’il n’a guère chômé quand on voit des chiffres comme une hausse d’une vingtaine de nouveaux clubs membres de l’association et une quinzaine de nouveaux partenaires d’affaires.
«Nous avons mis beaucoup d’efforts à ces niveaux et maintenant on va travailler sur une plus grande visibilité de nos clubs membres et de nos partenaires, précise M. Dubé. Nous avons déjà pris des initiatives tel le Passeport Attraits Québec, mais on prévoit aussi d’autres activités ou événements. Je pense à des webinaires mensuels d’une heure avec des personnes invitées et des partenaires qui présentent leurs produits ou services à nos membres.
«Vous savez, continue-t-il, les responsables de clubs de golf sont très occupés et quand ils sont en congé, ils n’ont pas nécessairement envie de rester dans l’univers du golf. N’empêche que l’on prévoit tout de même quelques activités. Pas juste du golf, mais autre chose qui fera en sorte que ce sera aussi agréable de se retrouver.»
Avis aux gens des régions, l’ACGQ entend bien se déplacer cette saison pour y organiser quelques-unes de ces activités.
source : Golf Martial Lapointe