La pandémie voit naître une nouvelle génération de golfeurs en Estrie…
Le golf a longtemps porté le stéréotype d’être élitiste, mais depuis plusieurs années, il se démocratise et tente d’attirer de nouvelles générations. Ce courant a été propulsé par la pandémie.
Au Club de golf Milby de Sherbrooke, les jeunes joueurs se faisaient rares il y a quelques saisons. Ce n’est plus le cas cette année, se réjouit Guy Faucher, son directeur de golf.
On a 380 membres. Là-dessus, on a 110 membres de 19 à 24 ans, et 56 membres de 25 à 35 ans, c’est vraiment du jamais vu.Une citation de :Guy Faucher, directeur de golf au Club Milby
Il attribue cette hausse à la COVID-19, qui a poussé de nombreux sportifs à se tourner vers des activités extérieures. Le club de golf a aussi une grande volonté d’attirer cette relève, et a d’ailleurs instauré un rabais pour les jeunes membres en 2021.
Cette nouvelle génération de joueurs est d’ailleurs nécessaire pour les terrains, qui sont en quête de revenus. Beaucoup de golfeurs se font de plus en plus âgés, et la restauration ainsi que la location de salles, deux sources de revenus importantes, ont été freinées par la pandémie.
Le futur du golf, c’est que de plus en plus de gens jouent, et qu’ils s’amusent.Une citation de :Guy Faucher, directeur de golf au Club Milby
Shane McDonald, un joueur de 24 ans qui fréquente le Club Milby, dit remarquer que de plus en plus de jeunes l’ont rejoint sur les terrains depuis l’été dernier.
Moi aussi, je joue beaucoup plus depuis le commencement de la pandémie. J’ai aussi une sœur et un frère plus jeunes, et l’été passé, c’était le premier été qu’ils jouaient au golf. C’est à cause de la pandémie, parce que c’est une des seules activités que tu peux faire dehors
, explique-t-il.
Alex Laramé, un autre jeune joueur du Club Milby, croit quant à lui que l’influence de certains golfeurs célèbres pourrait expliquer la cure de jeunesse que subit le sport. Peut-être à cause des golfeurs professionnels. Il y en a de plus en plus qui sont jeunes et qui inspirent les jeunes. De plus en plus, mes amis commencent à jouer et s’intéressent au sport.
On essaie de démocratiser
Le Club de golf des Écossais, aussi à Sherbrooke, indique également avoir vu une nette augmentation des visites des étudiants universitaires, et même de quelques écoles secondaires, depuis l’été dernier. Sa co-propriétaire Audray Goyette croit aussi que l’annulation des autres sports, en raison de la COVID, y est pour quelque chose.
Même son de cloche au Club de golf Sherbrooke, qui s’attend à vendre près de 15 % d’abonnements de plus qu’à l’habitude cette année. Le club offre aussi de nouveaux systèmes d’achats de parties pour faciliter l’accès aux terrains aux non-abonnés.
On essaie de démocratiser, si on veut, un peu plus le golf. On a toujours des étiquettes en termes d’habillement, mais on est beaucoup moins sévères qu’on pourrait être.
Une citation de :Jacques Messara, directeur général du Club de golf de Sherbrooke
On a des augmentations dans toutes les catégories de membres, mais aussi pour les jeunes, qui commencent ou recommencent à jouer au golf
, ajoute-t-il.
Les magasins de sport, eux aussi, profitent de cette manne. L’engouement pour l’équipement de golf ne démord pas.
Il y a beaucoup plus de jeunes, je dirais de la clientèle de 18 à 20 ans, qui se met au golf. Il y a aussi beaucoup de retours, des clients qui ont joué quand ils avaient 14 ou 15 ans, qui ont commencé à avoir des enfants, et qui pratiquaient des sports un peu plus familiaux, mais qui sont de retour dans le golf avec leur petite famille
, indique Pierre-Karl Béliveau, co-propriétaire du magasin Liquidagolf.
Il espère que cette popularité permettra de faire tomber les idées préconçues et les préjugés liés à cette activité.
C’est un sport qui a souvent été dit comme un sport pour les vieux ou un sport de retraité. Je dirais que quand on commence jeune, c’est un sport qu’on peut pratiquer pendant des années
, conclut-il.
Source: Emy Lafortune – Radio Canada Sherbrooke