L’année Covid: la prophétie… – Martin Ducharme – ACGQ
Le printemps dernier, à quelques jours de l’ouverture officielle de la saison de golf, le président de l’ACGQ, Martin Ducharme, affirmait qu’il «va se passer quelque chose de spécial cette année, les gens vont se ruer sur les allées de golf, les gens vont redécouvrir ce sport», nous disait-il, enthousiaste. Non seulement ce fut le cas, mais 5 mois plus tard il constate que cela est allé au-delà de ses espérances.
«Les gens voulaient sortir, faire autre chose que prendre des marches et, comme les autres sports et activités n’étaient toujours pas permis, cela était clair dans mon esprit que le golf connaîtrait un engouement, explique-t-il. Toutefois, ce que je n’avais pas vu venir, c’est le nombre impressionnant de jeunes, les 19 à 35 ans, qui ont envahi les terrains.
«Depuis des années, poursuit le président de l’Association des Clubs de Golf du Québec (ACGQ), l’industrie et la fédération font des pieds et des mains avec de multiples campagnes publicitaires et des promotions incroyables pour attirer cette clientèle mais ça ne fonctionne pas. Et voilà qu’un virus se pointe et, bang!, cette génération envahit les terrains de golf. Non, ça, je ne l’avais pas vu venir.»
Pour terminer l’année, Golf Media-info en Ligne (nouvelle appellation de Golf Martial Lapointe) a fait le tour de tous les intervenants du monde du golf pour suggérer une rétrospective de cette année de golf particulière, de cette Année Covid. Une série d’articles suivra et dans laquelle il sera question d’équipements, de voyages, de surintendants, bref de tout, en finissant avec le regard de notre équipe de collaborateurs sur cette saison pas comme les autres.
Il fallait bien débuter le tout avec les gens à la tête des associations de golf et qui ont été des acteurs importants, le printemps dernier, lors des représentations auprès des autorités sanitaires. Rappelons que les membres de la fameuse table de concertation, avec qui le gouvernement préparait le terrain pour une ouverture possible, sont Dominic Racine, de la PGA du Québec, François Roy, de Golf Québec, Ève Gaudet, vice-présidente de l’ACGQ, et Nadia DiMenna, président de l’Association Nationale des Propriétaires de Terrains de Golf (ANPTG).
Cette dernière a, comme M. Ducharme, perçu le printemps passé que le golf allait connaître une popularité exceptionnelle en ces temps de pandémie.
«On le voyait venir, dit-elle, c’était dans l’air, les gens étaient impatients, ils voulaient sortir de ce confinement. On sentait que le golf serait une activité parfaite. Et ce fut le cas! Les grilles de départs ont été pleines à partir du 20 mai et cela n’a pas dérougi de toute la saison.»
Certes, le beau temps a aidé, n’empêche que le virus vient de donner tout un nouvel élan au golf. Les statistiques officielles ne sont pas encore compilées, les résultats de sondage auprès des clubs pas encore analysés eux aussi, mais il est clair que les chiffres ont explosé. Au pif, après en avoir discuté avec des gens de club de golf, une hausse d’achalandage de 20% à 25% semble la norme en 2020 et, parfois, c’est même plus.
«L’an passé, se remémore M. Denis Menegazzo du club Hemmingford, il y a eu 27 000 rondes disputées chez nous. Cette année, nous avons ouvert le 20 mai et à la mi-septembre, nous comptions déjà 48 000 parties!»
Mais cela n’a pas été rose pour tout le monde, rappelle Mme Di Menna de l’ANPTG qui est aussi à la tête du plus gros centre de golf au Canada, le Versant où il est possible de s’élancer sur quatre parcours.
«Oui, il y a eu du monde partout mais pour certains clubs privés, qui comptent beaucoup sur les tournois et les réceptions, c’est un gros manque à gagner.»
Donc pas de tournois, pas de mariages, pas d’autres réceptions, la restauration fermée ou fonctionnant à mi-régime, la situation n’a pas été facile pour certains. Tout de même, l’engouement était là au point où cela a failli amener la réouverture d’un terrain fermé depuis 2015. En effet, GML a eu connaissance cet été qu’un terrain de la région de Québec fermé depuis 5 ans, mais toujours entretenu, a failli rouvrir compte tenu la nouvelle popularité du golf, mais le proprio a décidé de revoir sa décision peu avant la réouverture.
Une clientèle respectueuse des règles sanitaires
De cette Année Covid, Nadia Di Menna retient deux autres choses en particulier: la solidarité des intervenants du golf lorsque ce fut le temps de s’entendre avec le gouvernement, et le respect des règles sanitaires dont a fait preuve la clientèle golfique.
«Pendant les représentations avec les autorités sanitaires, explique-t-elle, l’industrie a fait preuve d’une très belle solidarité. Cela n’a pas toujours été facile de faire des démarches pour convaincre le gouvernement, mais on s’est soutenu et nous avons pu montrer que le golf était une solution pour la santé mentale et physique des gens confinés. Nous disions aussi qu’il fallait faire confiance aux golfeurs, qu’ils allaient être respectueux des règles et ce fut le cas. Nous avons tellement eu une belle collaboration des golfeurs et golfeuses dès le début et même plus tard, quand il a fallu mettre les masques dans les lieux fermés.»
Martin Ducharme fait le même constat. Il ajoute: «Le travail a été bien fait et chapeau à tout le monde. On travaillait main dans la main, 60 heures par semaine. Les représentations allaient bien et quand une pétition a été lancée en ligne, là, j’ai dû intervenir avec vigueur. Ce n’était pas le temps de jeter de l’huile sur le feu, les démarches se déroulaient bien et cela auraient pu mal tourner. On le disait pourtant aux gens que nous faisions les démarches nécessaires.
«Car c’est sérieux ce qui se passe, continue-t-il. C’est une pandémie, il y a un virus qui circule, des gens meurent et le gouvernement voulait être sûr que la population était protégée. Finalement, on a eu une belle saison, les gens ont pratiqué un sport entre amis et ils ont eu du plaisir.»
Source: https://golf-martial-lapointe.com/