Deux mètres sur un terrain de golf? Pas de problème! – Martin Ducharme de l’ACGQ
Le sport a connu un regain de popularité en raison des mesures de distanciation en 2020 selon Martin Ducharme président de l’ACGQ.
Des clubs de golf ont profité du déconfinement pour faire le plein de nouveaux adeptes de moins de 40 ans, un signe encourageant pour l’avenir du sport au Québec.
« La clientèle des 7 à 15 ans a explosé, mais c’est les 18-35 ans qui ont été la grosse surprise. Ils ont envahi les parcours », constate le président de l’Association des clubs de golf du Québec (ACGQ), Martin Ducharme.
Cet achalandage imprévu est un baume pour une industrie qui a grandement souffert de l’annulation des tournois de golf et d’événements en tous genres en raison de la crise sanitaire.
À titre d’exemple, le club de golf Sainte-Marguerite, à Sept-Îles, compte deux fois plus de membres de 40 ans et moins, et quatre fois plus de membres étudiants que l’an dernier.
La hausse se fait aussi sentir au club de golf Le Portage, situé à l’Assomption, dans Lanaudière. « Le champ de pratique n’a jamais été aussi plein », confirme avec bonne humeur son directeur général, Dany Rousseau.
Cure de jeunesse
L’homme de 44 ans a entrepris un virage il y a quatre ans pour courtiser des joueurs plus jeunes et des familles.
« La moyenne d’âge commençait à être inquiétante… Pour assurer le futur du golf, il fallait bouger. »
Il a donc entrepris une refonte de la grille tarifaire, en plus de donner un accès illimité au champ de pratique, de concevoir des forfaits pour les jeunes familles et d’organiser des événements rassembleurs.
« Les joueurs changent, et les terrains de golf qui ne s’adaptent pas [à leurs besoins] seront les prochains à fermer », prédit le directeur général.
Preuve de son succès, la fréquentation du club a augmenté de 15 à 20 % au cours de la saison. Il compte d’ailleurs parmi ses membres le joueur de l’Impact de Montréal Samuel Piette, 25 ans, et le médaillé d’or en planche à neige Sébastien Toutant, 27 ans.
Une saison presque normale
Le coup de pouce du gouvernement provincial tombé du ciel en début de saison n’a pas nui non plus à ce recrutement.
Le golf a été le premier sport à obtenir le feu vert de la Santé publique en mai, et la ministre Isabelle Charest a bien précisé en conférence de presse que l’industrie avait pris toutes les précautions nécessaires.
Dès lors, il a été perçu comme un sport sécuritaire.
« C’est l’une des seules activités que je me sentais à l’aise de faire à cause de la distanciation. Tu amènes ton propre set, il n’y a pas de stress côté COVID », illustre Jessica Touchette, 25 ans, qui a commencé à fréquenter les verts l’été dernier en compagnie de son copain.
C’est grâce à ces caractéristiques que l’industrie a pu vivre « une saison de rêve », tout en respectant les protocoles de la Santé publique, estime M. Ducharme, aussi directeur général du club de golf Château Bromont.
« Pandémie ou pas, la distanciation fait partie de l’ADN du golf. Tu peux pas être à côté de quelqu’un, tu vas recevoir un coup de bâton ! »
Néanmoins, d’autres n’ont pas eu la même chance malgré le déconfinement.
« Ça a vraiment occasionné une diminution énorme », relativise Nadia Di Menna du golf Le Versant à Terrebonne.
Encore des craintes
Elle est loin d’être rassurée pour l’année 2021, en raison des impacts imprévisibles de la COVID-19 et s’inquiète pour les membres du chapitre québécois de l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf du Canada, qu’elle représente.
« On ne sait pas ce qui va se passer l’an prochain. Oui, on a eu un bel achalandage cette année avec d’anciens golfeurs qui ont recommencé, des nouveaux golfeurs, beaucoup de familles, le golf était très tendance… Par contre, tout ce qui est corporatif et événementiel n’était pas au rendez-vous et ça, c’est très préoccupant. »
– Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée, Le Journal de Québec
Source: Nora T. Lamontagne – Journal de Mtl