Le professionnel Marc Hurtubise raconte l’acquisition du Parcours du Vieux Village avant la pandémie
Fin février, Marc Hurtubise s’installe chez le notaire afin de finaliser la paperasse et poser sa griffe au bas des documents de l’entente le rendant copropriétaire du Parcours du Vieux Village, à Bromont. À deux semaines du tsunami de la COVID-19 qui déferlera sur le Québec.
Professionnel de carrière, Hurtubise réalise ainsi le second de ses rêves de « ti-cul » dans le monde du golf. Ayant surtout roulé sa bosse au Québec, il a coché de sa liste ceux de jouer des tournois sur le circuit de la PGA, le circuit des Champions et tenter sa chance dans les tournois internationaux.
À 56 ans et survivant d’un cancer, il est maintenant temps pour lui de penser à l’avenir en arrêtant de courir les bourses de tournoi. Il signe les documents et s’envole vers les Bermudes pour y passer les derniers instants de l’hiver avant l’arrivée de la saison de golf en Estrie.
La pandémie frappe la province deux semaines plus tard. Les gens sont confinés à la maison durant la première moitié du printemps et le début de la saison de golf est retardé. Le Vieux Village est prêt bien avant le 20 mai.
Le nouvel associé de la famille Fortin, à hauteur de 40 %, ne mange pas ses bas, loin de là. Confiant et optimiste de nature, il a connu pire. Survivant d’un virulent cancer des amygdales en 2011, il voit la vie différemment.
Sûr de son coup
« Ça permet de remettre les choses en perspective. Passer au travers des traitements et arriver en rémission, c’est inexplicable, lance Hurtubise en entrevue avec Le Journal, installé sur la terrasse de son club. Je ne m’en suis jamais fait avec la vie. Mais ce combat a changé les choses. On ne la voit plus pareille. »
Malgré la coïncidence de la pandémie, le professionnel est convaincu qu’il n’a pas fait une mauvaise affaire de signer les documents. « C’était impossible de laisser les parcours fermés au printemps. C’était illogique. Le golf respectait toutes les consignes sanitaires. S’il y a un endroit où on peut garder la distance physique, c’est bien sur un terrain. J’avais pris des arrangements avec la banque, mais le golf ne serait pas resté fermé éternellement », explique-t-il en rétrospective.
Bonne étoile
Dans son entourage, les gens expriment des sympathies à son égard face à la situation, dont ses nouveaux partenaires Roger et Dave Fortin. Hurtubise leur répond en haussant les épaules. « Ce n’était pas si grave et épouvantable. À l’ouverture, j’étais persuadé que le sport allait renaître comme dans les belles années 1990. »
À raison, car depuis le 20 mai, le Vieux Village est bondé de golfeurs. À une époque pas si lointaine, la journée la plus occupée était le vendredi avec 240 golfeurs. Cette saison, c’est une petite journée ! En moyenne, plus de 275 joueurs convergent vers le parcours quotidiennement.
« C’est inimaginable », témoigne le nouvel actionnaire, fier de son coup.
Et en prime, il découvre en lui une fibre entrepreneuriale dont il ne se doutait même pas.
« Je ne pensais jamais que de devenir propriétaire d’un club me comblerait autant, sinon plus, que de jouer des grands tournois professionnels », admet celui qui a entre autres participé à des qualifications aux prestigieux omniums séniors des États-Unis et britannique.
« Je me suis aperçu que ma graine d’entrepreneur est plus forte, ajoute le vainqueur de nombreux tournois, dont l’Omnium Greater Bangor de la Nouvelle-Angleterre en 2009. Gérer une business semblable m’était inconnu. C’est devenu une passion. »
Poisson dans l’eau
Cette passion est bien visible. Avec ses chapeaux de coproprio, directeur général et professionnel en titre, Hurtubise parle à tous ceux qu’il croise sur son chemin, tire la pipe à l’un et à l’autre en plus de trouver constamment des solutions à tout.
Source: François David Rouleau – Journal de Mtl