Le golf d’abord, la chirurgie ensuite – Marc Hurtubise
En juillet 2010, Marc Hurtubise reçoit un diagnostic de cancer avancé des amygdales. Une gifle en plein visage. S’il n’est pas opéré rapidement, le cancer peut faire son chemin jusqu’aux poumons. Le professionnel prend alors une étrange décision.
Lorsque le médecin l’informe qu’il doit passer sous le bistouri pour retirer la masse la semaine suivante, il répond que ce sera impossible puisqu’il doit participer au Championnat des joueurs de l’AGP…
« Épais comme je suis, je lui ai répondu que je ne pouvais pas manquer ce tournoi, s’apostrophe-t-il encore 10 ans plus tard, une main sur le front. L’opération ne pouvait pas attendre. Mais j’ai décidé de jouer le tournoi. »
Venu s’attabler à ses côtés lors de cette entrevue avec Le Journal, son associé Roger Fortin s’exprime : « Ça méritait un coup de pied au cul ! »
Et le résultat de cette étrange décision ? « Ça n’a vraiment pas valu la peine. J’ai fait de la bouette au tournoi et le cancer a progressé dans le larynx durant l’attente de quelques semaines », réplique le professionnel de carrière.
Intense bataille
Sans chirurgie ni traitement, on lui prédit un décès en moins de 12 mois. Les traitements lui donnent une chance de survie évaluée entre 40 et 50 %.
Il est opéré et commence ses 35 traitements de radiothérapie le 22 novembre 2010. Le début d’un enfer de plusieurs mois qu’il a enduré avec force dans un intense combat. Son histoire avait d’ailleurs fait l’un des chapitres d’un dossier sur les survivants du cancer dans Le Journal de Montréal en mars 2017.
C’est aussi grâce à une annonce inattendue qu’il a trouvé le moyen de passer à travers tous ses traitements pour trouver le chemin de la guérison.
« Le médecin avait demandé à ma femme et moi si nous avions des enfants ou si nous en voulions. Dans ce cas, il fallait se protéger durant les traitements en raison des dangers de malformation du fœtus advenant une grossesse. On avait abandonné ce projet depuis un bout, car ça ne fonctionnait pas.
« Dans la première semaine de décembre, peu de temps après le début des traitements, ma femme m’annonce qu’elle est enceinte, enchaîne-t-il. On avait réussi avant le 22 novembre. C’était un véritable cadeau du ciel. »
Hurtubise allait enfin réaliser un rêve personnel, celui de devenir papa de la petite Léonie, aujourd’hui âgée de neuf ans.
En rémission depuis le 15 mars 2011, il est suivi annuellement, car le cancer des amygdales présente un haut taux de récidive.
En plus de s’occuper de sa Léonie, il a réussi à participer à de grands tournois en cognant deux fois à la porte de l’Omnium sénior des États-Unis (2016 et 2017) en plus de l’Omnium britannique sénior (2016).
Source: François David Rouleau – Journal de Mtl