DES AMATEURS de GOLF COMBLÉS, MAIS ENCORE PRUDENTS sur les terrains du Québec…
« C’EST COMME UNE ÉVASION »
« Les gens se sont vite adaptés, ils voulaient tellement jouer ! Nous avons une équipe extraordinaire à Saint-Jean-sur-Richelieu et la direction nous a tenus informés tout au long du confinement. Nous avons aussi reçu des directives précises, avec capsules vidéo, pour bien connaître les règles à appliquer quand le terrain a ouvert. Tout se passe bien jusqu’ici ; c’est un peu plus compliqué au 19e trou, mais on s’adapte et le plus important est qu’on puisse jouer. Être sur le parcours, c’est comme une évasion. On a l’impression d’être dans un autre monde et ce n’est qu’en rentrant à la maison qu’on revient à la réalité avec toutes les nouvelles de la pandémie. « Les gens m’ont beaucoup parlé de mes trous d’un coup [elle en a réussi trois depuis le début de la saison], mais il y a beaucoup de chance dans tout ça.
J’ai réussi le premier le 21 mai, le deuxième jour après l’ouverture du terrain. Le dernier a été le plus spectaculaire, la balle bondissant haut dans les airs avant de tomber directement dans le trou ! De très bons joueurs m’ont demandé des conseils, d’autres pensent que je vais leur porter chance parce qu’ils m’ont parlé ! Le golf est un sport bizarre : on frappe des bons coups… et des moins bons. Si j’ai réussi trois trous d’un coup à 68 ans, je pense que beaucoup d’autres golfeurs sont capables d’en réussir au moins un ! »
— Ginette Choquette-Boulais, membre du club Saint-Jean
« LE GOLF A REPRIS SON ERRE D’ALLER »
« Comme beaucoup d’autres golfeurs, j’ai repris la pratique de mon sport préféré dès le 20 mai. Cette journée-là, c’était la cohue, mais après quelques jours d’ajustements, le golf a repris son erre d’aller. En général, la plupart des golfeurs respectent les deux mètres de distance, quoiqu’on sente un certain relâchement depuis quelques jours. Il faut dire que je joue au club des Pins dans Portneuf, où le nombre de gens atteints de la COVID-19 est faible. Ce qui semble avoir le plus surpris les gestionnaires des clubs, c’est une augmentation importante de l’achalandage et même du nombre de gens qui ont pris une carte de membre pour cette année.
Il faut dire que les Québécois ne sont pas dans le Maine, en Floride ou dans les Caraïbes, ce qui les force à se trouver des activités dans leur région ou dans celle où ils passent leurs vacances. Il y a aussi plus de jeunes [vingtaine et trentaine] sur les terrains et on voit des “campers” dans les stationnements. Malheureusement, certains octogénaires ne sont pas revenus, craignant sans doute une contamination qui pourrait leur être fatale. C’est triste. Espérons qu’un vaccin hivernal leur permettra de revenir en confiance dans les allées et sur les verts en 2021. »
— Marc Simard, retraité de l’enseignement
« MON ASSIDUITÉ A PASSABLEMENT DIMINUÉ »
« En général, on peut dire que cela se passe bien. Les consignes sont relativement claires et les gens les respectent en général. Il y a des détails à améliorer, dans la gestion des sacs ou des voiturettes par exemple, mais je suis sans doute plus vigilant en raison de mon âge. Nous sommes une vingtaine de retraités, tous âgés de 70 ans et plus, qui avions l’habitude de nous réunir pour une partie de golf et une rencontre sociale au 19e trou. Avec la pandémie et l’augmentation de l’achalandage, je ne reste plus pour le 19e trou.
Je me dirige donc directement vers mon auto pour éviter toute rencontre, car je sais qu’à notre âge nous sommes très vulnérables et il y en a toujours un ou deux qui oublient de respecter la distanciation. Dans notre groupe, la majorité des joueurs portent un masque au départ, mais lorsque la partie est en cours, plusieurs des masques sont retirés. Je dois vous avouer que la COVID-19, si elle n’affecte pas mon pointage, affecte grandement ma motivation. C’est la raison pour laquelle mon assiduité a passablement diminué. »
— Réjean, retraité et septuagénaire
Source: Michel Marois – La Presse Mtl