Ouverture d’une saison de golf pas comme les autres en Estrie…
Le stationnement double du Club de golf Venise s’est rempli rapidement, mercredi matin. Les amateurs ont envahi les deux parcours du Club comme lors d’une belle journée chaude de vacances du mois juillet. Et ce ne sont pas les mesures de distanciation ou d’hygiène, qui feront désormais partie de la ronde normale d’un golfeur, qui allaient freiner l’enthousiasme.
Les sourires étaient nombreux, aux abords du parcours Venise.
Tout près du Chalet où les quatuors se rassemblaient avant leur départ, le personnel du club s’activait à nettoyer les équipements et à rappeler les mesures de distanciation.
Les membres eux-mêmes le faisaient entre eux. Avec le sourire. Le golf peut enfin recommencer.
«On est très contents! Les gens sont heureux de pouvoir retourner jouer au golf, et de faire autre chose! Être confinés pendant deux mois, c’est long!», a d’abord lancé le professionnel du Club de golf Yves Robillard.
«Les gens peuvent bouger et la distanciation sociale, au golf, c’est relativement facile à faire. Pour l’instant, il n’y a que le casse-croûte qui est ouvert, le bar n’est pas ouvert encore. On s’adapte.»
«Il y avait beaucoup de questions sur le retour au jeu, ce n’était pas de notre ressort à nous, alors dès qu’on a eu les consignes précises pour le retour au jeu, on a pu amorcer les derniers préparatifs», a poursuivi M. Robillard.
«À tous les points d’entrée dans les bâtisses, les gens doivent se laver les mains, respecter le deux mètres entre eux, à l’intérieur. Sur le terrain, il n’y a pas de lave-balles, pas de râteaux dans les trappes, et on a un petit gadget fixé aux drapeaux afin que les golfeurs récupèrent leur balle sans toucher fanion. Pour l’instant, on autorise une seule personne par voiturette, mais on attend des pièces pour servir de séparateur afin que deux personnes de familles différentes puissent occuper la voiturette.»
Le début de cette saison particulière est légèrement en retard sur celui des deux dernières années, dit M. Robillard.
«L’an passé, on a commencé début mai, mais le mois au complet a été très pluvieux. Là, c’est sec, le terrain est beau, et les prévisions météo sont bonnes.»
Au total, ce sont plus de 400 joueurs qui ont arpenté les allées du parcours Venise et du parcours Deauville, mercredi.
«C’est gros, pour un mercredi du mois de mai! En juillet, par exemple, pendant les vacances, on peut atteindre les 450 ou 460 joueurs. C’est une grosse journée, car on doit en plus espacer les départs; avant, ces derniers s’effectuaient aux huit minutes, mais là, c’est aux neuf minutes. Donc on perd un quatuor à l’heure, ce qui veut dire 40 joueurs pour une journée de 10 heures. Et on multiplie par deux à cause des deux terrains», a calculé M. Robillard.
Malgré les contraintes, et le départ tardif, ce dernier croit malgré tout qu’une belle saison se dessine.
«La saison n’est pas perdue, au contraire; si le beau temps persiste, on pourrait même faire mieux que l’an passé. Mais oui, il y a des impacts: le casse-croûte est limité, le bar n’est pas ouvert, et les tournois prévus en mai et juin n’auront pas lieu. Et on ne sait pas pour les tournois prévus plus tard en saison. Il faudra attendre la fin de l’année pour dresser un réel bilan.»
«Aussi, est-ce que le golf pourrait attirer des sportifs d’autres disciplines, ou des familles, puisqu’il n’y a pas grand-chose d’autres activités accessibles pour l’instant? Il peut y avoir des bons et des mauvais côtés à la situation».Yves Robillard, professionnel au Club de golf Venise.
PHOTO LA TRIBUNE, ANDRÉ VUILLEMIN
Des ajustements à faire
Le quatuor formé de Richard Hébert, André Boulanger, Méo Fortier et René Roy complétait leur premier neuf trous de la saison, lors du passage de La Tribune.
« C’est vraiment l’fun, ça fait du bien de retrouver le terrain, la journée est idéale! » a d’abord lancé Richard Hébert, un nouveau membre à Venise.
« Dès que le site internet a pu accepter les réservations, on s’est dépêché de faire les nôtres », a confirmé André Boulanger, qui est membre depuis maintenant quatre ans.
À voir les quatre golfeurs compléter le trou numéro neuf, et à utiliser le gadget qui permet de retirer la balle du trou sans lui toucher, l’adaptation aux nouvelles règles sanitaires ne sera pas si difficile, semble-t-il.
Un soulagement
Hélène Tremblay et Gérard Prévost ont vu leur séjour annuel en Floride être écourté, en raison de la pandémie.
Et de leur propre aveu, le temps a été long, depuis.
C’est donc très heureux qu’ils ont réservé des départs jusqu’à dimanche.
«On a trouvé ça long, après être revenu de Floride. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire que de prendre des marches, beaucoup de marches, faire des casse-têtes et parler au téléphone. Là il fait beau, et on avait hâte de venir au golf! On ne sait pas si on se rappelle comment jouer par contre!», a lancé Mme Tremblay.
«Chaque après-midi, on écoutait les points de presse de M. Legault pour savoir quand on pourrait jouer; mais en même temps, on avait peur qu’ils nous disent qu’on n’avait pas le droit, parce qu’on a plus de 70 ans. Finalement, on peut! Sinon on aurait triché sur notre âge!»Hélène Tremblay et Gérard Prévost
PHOTO LA TRIBUNE, ANDRÉ VUILLEMIN
Fréquentation des clubs de golf en Estrie pour le 20 mai
Golf de Sherbrooke = 294 joueurs
Golf Milby = 244 joueurs
Golf Old Lennox (9 trous) = 188 joueurs
Golf Venise (36 trous) = 404 joueurs
Golf Owl’s Head = 102 joueurs
Golf Orford = 204 joueurs
Golf Manoir des Sables = 245 joueurs
Golf Coaticook = 217 joueurs
Golf Dufferin Heights = 144 joueurs
Golf Waterville (9 trous) = 270 joueurs
Golf North Hatley (9 trous)= 104 joueurs
Golf Richmond (9 trous) = 72 joueurs
Golf Longchamp = 300 joueurs
Source : Sébastien Lajoie – La Tribune Sherbrooke et l’Association régionale de golf des Cantons de l’Est