“Je ne serais pas surpris que nous comptions plus d’adeptes du golf cette année” – Martin Ducharme
Et voilà, c’est fait! Le golf reprend et il reprend partout en même temps; une première dans l’histoire de ce sport au Québec grâce, ou plutôt en raison, d’un virus qu’on a bien hâte de voir disparaître.
Dans moins d’une semaine, le 20 mai, partout au Québec il sera possible de jouer au golf comme l’a précisé la ministre Isabelle Charest, hier. Ce fait particulier d’ouverture simultanée pour tous les golfs de la province, le président de l’ACGQ (Association des clubs de golf du Québec), M. Martin Ducharme, l’avait récemment souligné lors d’une entrevue.
«Mon souhait se réalise, a-t-il émis hier peu après l’annonce du début de la saison 2020. Peut-être que la météo va en retarder quelques-uns de quelques jours, dans certaines régions au nord, mais en principe, tous les terrains de golf vont ouvrir mercredi prochain.»
Heureux de reprendre les activités, malgré les pertes, celui qui dirige également le club Domaine Château Bromont a tenu à souligner le travail de la Table de concertation et la grande ouverture de la part des autorités gouvernementales.
«Je lève mon chapeau à ce gouvernement responsable, a-t-il dit. Et je veux souligner l’harmonie dans laquelle les discussions ont eu lieu entre les parties. Cette annonce tombe dans un moment opportun. Ce n’était pas le temps, il y a quelques semaines, de faire une telle annonce pendant que les gens mouraient en grand nombre de la Covid-19.»
Il a aussi mentionné que dans les ententes ayant mené à la création du guide pour le respect de la distanciation, il n’y a jamais été question de l’âge des joueurs et joueuses, que ces personnes aient plus ou moins de 70 ans.
«Il n’y a aucun avis contraire à ce sujet, il n’a jamais été question d’interdire l’accès au golf aux gens de 70 ans et plus», a exprimé M. Ducharme.
Soulagement
La présidente de l’ANPTG (Association nationale des propriétaires de terrain de golf), Mme Nadia Di Menna, poussait hier un long soupir de satisfaction après l’annonce faite par la ministre Isabelle Charest. Soulagement parce que, certes, l’industrie du golf se remet en marche, mais aussi parce qu’elle pouvait passer maintenant à autre chose que de se réunir et bosser fort pour convaincre les autorités.
«Vous ne pouvez imaginer le nombre d’heures de travail que l’on a consacrées à s’assurer qu’il y a une reprise le plus tôt possible, a-t-elle souligné. Nous avons cherché à mettre en place un guide qui satisfera tout le monde, que ce soit les golfeurs ou ceux et celles offrant des services. On a pensé tant aux clubs privés qu’aux clubs publics, gros ou petits, aux académies de golf, aux propriétaires de terrains de pratique… on a vraiment pensé à tous.»
Elle a aussi rappelé qu’il faudra suivre à la lettre les consignes concernant les mesures restrictives.
«La situation est encore très fragile, a-t-elle insisté. Il faudra respecter sans faute les distances et j’ai confiance en les golfeurs à ce niveau, ce sont en général des personnes disciplinées. Il ne faudrait surtout pas revenir en arrière et repartir en confinement intense.»
Dégâts
D’accord, dans six jours les amateurs se rueront vers leur terrain préféré, mais il ne faut pas oublier que pour plusieurs ce retour au golf se fera avec plusieurs jours de retard. Et qui dit début de saison en retard, dit pertes financières. Et elles sont importantes cette année à cause de la Covid-19. Les dégâts, pour certains clubs, sont majeurs. C’est le cas, entre autres, du club International 2000 qui est toujours l’un des premiers, d’une année à l’autre, à ouvrir ses allées.
«Nous devrions en principe être ouverts depuis au moins 6 ou 7 semaines, a précisé le directeur général, M. Sylvain Patry. Nous avons aussi perdu une soixantaine de tournois. On va faire les démarches nécessaires auprès des gouvernements pour tenter de récupérer une partie de ces pertes avec les différents programmes d’aide.»
Mme Di Menna, qui est à la tête du Centre de golf Le Versant, convient elle aussi que les dégâts sont majeurs.
«Ce sont des milliers de départs de golf perdus, a-t-elle fait remarquer, mais nous ne sommes pas les seuls. Ce n’est pas facile pour aucune entreprise, ces temps-ci, c’est toute notre économie qui souffre. Sauf qu’il y a des choses plus importantes. Les vies humaines. On a perdu de l’argent mais plusieurs ont perdu un être cher. Ici, au Versant, on compte un décès d’un membre à cause de la Covid-19. Ça, c’est très triste.»
Enfin, pour terminer sur une note plus gaie, Martin Ducharme ose croire qu’il y aura un bon côté au fait qu’il a fallu attendre plus longtemps cette année avant de jouer au golf.
«Je ne serais pas surpris que nous comptions plus d’adeptes du golf cette année, a-t-il soulevé. Les gens sont tannés de marcher, d’avoir cette seule activité extérieure. Je crois que plusieurs vont se remettre au golf.»
SOURCE : https://golf-martial-lapointe.com/