Adieu Monsieur Bourassa…
Golfeur émérite, bénévole de toujours, homme de grande classe estimé par tous, Gilles Bourassa est décédé la nuit dernière au Centre hospitalier affilié universitaire régional de Trois-Rivières.
Âgé de 82 ans, M. Bourassa y était hospitalisé depuis quelques semaines après avoir été infecté par la COVID-19. Des examens ont ensuite diagnostiqué un cancer foudroyant qui a mené vers son décès.
L’Hebdo du Saint-Maurice est dévasté par ce départ puisque Gilles Bourassa signait des chroniques dans nos pages depuis 1965 et nous attendions avec impatience ses prochaines rubriques sur la nouvelle saison de golf qui allait prendre son envol dans les prochains jours.
À l’occasion de son 50e anniversaire comme chroniqueur, en 2015, nous avions réalisé une entrevue avec lui retraçant les grands pans de sa carrière. «Le golf, c’est ma vie», avait résumé cet homme humble, reconnu pour n’avoir jamais cherché les feux de la rampe.
Pourtant, difficile de passer sous silence un demi-siècle de golf professionnel et plus de 50 ans de bénévolat en tant que membre fondateur du Club Optimiste de Shawinigan-Sud. On se rappellera aussi de lui comme étant celui qui initia au golf sa jeune soeur Jocelyne, ce qui mènera cette dernière à devenir un légende du golf canadien.
Ses débuts à 11 ans
Il s’en est passé des choses depuis que ce jeune garçon de 11 ans parcourait la distance à bicyclette entre le chalet familial des Bourassa aux Vieilles Forges jusqu’au Club Ki-8-Eb à Trois-Rivières. Là-bas, le professionnel du club, un Écossais pure laine du nom de Harry Pidduck, lui donne ses premières notions de golf.
«Il m’a tout appris: sur l’enseignement, sur la façon de diriger une boutique de golf, sur la réparation des bâtons, l’importance de bien accueillir les membres, les visiteurs afin qu’ils soient à l’aise. Un homme intransigeant qui ne laissait rien passer. C’était la bonne école, difficile mais efficace», se rappellait Gilles Bourassa.
À cette époque des années 1950, le jeune garçon reçoit 50¢ pour agir comme caddy dans une ronde de 18 trous. Il devient même responsable de la quarantaine de caddys qui accompagne les golfeurs sur le terrain. «Je n’ai jamais autant appris que lorsque j’étais caddy et j’observais les golfeurs.»
Celui qui a donné son nom à l’aréna de Shawinigan-Sud a ensuite fait ses classes en remplaçant Charlie Glass, le professionnel en charge du 9 trous à l’ancien club de golf de Shawinigan situé à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’hôpital régional. Le reste fait partie de l’histoire, Gilles Bourassa deviendra officiellement en 1965 le professionnel du nouveau club de golf de Gabriel Buisson (Le Mémorial) durant plusieurs années avant de jouer le même rôle aux clubs de Saint-Gérard-des-Laurentides et de Grand-Mère. 2020 aurait permis sa 55e saison au service du golf mauricien.
Le golf c’est ma passion
«Le golf, c’est ma passion. C’est ma façon de transmettre aux autres ce que j’ai reçu de mon professeur, racontait-t-il. C’est le bonheur de me retrouver sur un terrain avec des amis. C’est la joie de revoir dans des tournois des golfeurs que j’ai côtoyés, rencontrés, encourager et qui viennent me saluer et me serrer la main. C’est également le bonheur de voir ce que Jocelyne a accompli comme joueuse et comme responsable des tournois.
Je suis fier quand je vois les jeunes qui ont débuté comme porteurs de bâtons au club de golf atteindre des positions très avantageuses dans la vie. Ils ont été à la bonne école. C’est ma façon à moi de leur dire que je suis fier de les voir pratiquer ce sport très frustrant mais très formateur à tous les points de vue. Il faut souvent leur rappeler que le golf, ce n’est qu’un jeu… »
Merci Monsieur Bourassa pour votre dévouement et la grande classe qui vous a toujours caractérisé. L’Hebdo du Saint-Maurice offre ses sympathies à tous les membres de sa famille….tout comme l’Association régionale de golf des Cantons de l’Est.
Source: Bernard Lepage – l’Hebdo du St-Maurice