L’industrie du golf québécois tombe dans un moment critique – Martin Ducharme
Avec les retards entraînés par la pandémie de la COVID-19, l’industrie du golf du Québec essuiera des pertes gigantesques. À compter d’aujourd’hui, elle perdra 5 M$ par jour jusqu’à l’ouverture des parcours, a appris en primeur Le Journal de Montréal ce vendredi 1er Mai.
Devant les délais gouvernementaux pour obtenir le feu vert cette semaine, les différents groupes de l’industrie ont planché sur les scénarios touchant leur trésorerie. Or, il s’avère que les coffres seront dégarnis de 800 M$ en 2020, a calculé la Table de concertation de l’industrie du golf.
En entrevue avec Le Journal de Montréal hier, elle a tiré la sonnette d’alarme. À l’économie du Québec, ce sport contribue à hauteur de 2,48 G$ du produit intérieur brut.
Le compteur des pertes financières tourne maintenant à grande vitesse à travers les quelque 340 clubs de la province.
Privés des tournois, des événements de collectes de fonds, des réceptions et des mariages jusqu’à la fin de l’été, les clubs voient partir en fumée des revenus dont ils ne peuvent se passer. Le gravy pour soulager la clientèle et les membres, imagent certains directeurs généraux.
Moment crucial
« L’industrie tombe dans un moment critique. On sait que les opérations sont échelonnées sur six mois dans notre secteur, soit de mai à octobre. À partir de demain (aujourd’hui), les clubs passent à la caisse », a expliqué le président de l’Association des clubs de golf du Québec (ACGQ), Martin Ducharme, assis à cette Table de concertation, et directeur général du club Château-Bromont.
« Les dépenses sont énormes, a-t-il ajouté. On doit maintenant aller jouer dans nos marges de crédits, un endroit où on ne voulait pas aller. »
Les frais fixes peuvent varier de 400 000 à 1 M$, témoignent des dirigeants de clubs sondés par Le Journal de Montréal.
Le directeur général d’un complexe de la région de la Capitale-Nationale a d’ailleurs chiffré ses pertes nettes à plus de 200 000 $, alors qu’aucune balle n’a encore été frappée sur ses parcours.
Il n’y a pas que l’argent. Le drame touche aussi les employés. Aux pertes financières s’ajoutent tristement les 20 000 emplois perdus dans la province, surtout dans le secteur de la restauration.
Alors que les pavillons des clubs demeureront fermés lors du lancement de la saison, le personnel des salles à manger sera remercié. Il s’agit de 38,5 % des 52 000 emplois dans cette industrie.
Source: François David Rouleau – Journal de Mtl