Les clubs de golf doivent impérativement entretenir leur parcours…
Des parcours de golf du sud du Québec sont victimes d’une véritable chasse aux sorcières depuis le début de la semaine. Les tâches minimales d’entretien ont fait l’objet de plaintes de résidents en Montérégie, dans Lanaudière et le Centre-du-Québec, a appris Le Journal.
Le resserrement progressif des règles sur les entreprises non prioritaires et la limitation des déplacements ont créé la confusion à divers égards. Malgré la fermeture obligatoire prononcée par le gouvernement à la mi-mars, l’industrie du golf doit lancer ses opérations saisonnières. Elle est donc épargnée par certaines consignes.
La raison est fort simple, les clubs doivent entretenir leurs parcours dès la fonte des neiges sans quoi ils courent à leur perte. Les surintendants doivent tondre le gazon, procéder au remisage de l’équipement hivernal en plus d’épandre les produits. S’ils ne s’exécutent pas, les dommages seront irréversibles et extrêmement coûteux. À Saint-Jean-sur-Richelieu cette semaine, le service de police a rendu visite au club de golf Saint-Jean après avoir reçu une plainte dénonçant un « rassemblement » sur le terrain. Or, le directeur général du club, son adjointe et son surintendant s’activaient à retirer les toiles sur les verts en prenant toutes les précautions sanitaires nécessaires.
Strict minimum
Sans être au fait d’une dérogation au décret administratif 223-2020 visant les opérations minimales d’une entreprise non prioritaire devant assurer la reprise de ses activités en temps opportun, les policiers ont émis un avertissement en brandissant la possibilité de donner une contravention de plus de 1000 $. C’était avant que le premier ministre François Legault ne serre la vis aux récalcitrants, jeudi.
« Il faut accomplir un strict minimum. Le gazon, c’est un organisme vivant, ça pousse. Il faut le tondre et l’entretenir. Sinon, c’est terminé et c’est la catastrophe, a expliqué le directeur général du club de golf Saint-Jean, Éric Briand, samedi, espérant la fin des plaintes envers les clubs. Un club de golf, ce n’est pas une entreprise qui peut mettre la clé dans la porte et ouvrir un mois plus tard sans problème. Si on ne procède pas à l’entretien essentiel du terrain, on perd tout. »
Habituellement, les tâches printanières avant l’ouverture à la fin avril nécessitent 12 employés à temps plein durant quatre semaines. Dans le contexte actuel de la pandémie, ceux-ci ne peuvent travailler. Les tâches sont assurées par les patrons.
Autres appuis
Selon des experts-conseils en agronomie qui se sont adressés au gouvernement, un arrêt complet des opérations d’entretien dans l’industrie du golf mettrait en péril son avenir. Afin de s’exécuter, les surintendants brandissent un document daté du 30 mars du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation approuvant certaines activités d’horticulture comme service essentiel.
Devant l’acheminement de plaintes de la population, l’Association des clubs de golf du Québec (ACGQ) cherche à défendre les intérêts des clubs à travers la province alors que les travaux printaniers seront cruciaux dans les prochaines semaines. Conjointement avec son partenaire de prévention « Solution Santé Sécurité », elle a mis en place des procédures de travail adaptées au contexte de la pandémie de la COVID-19 selon les exigences sanitaires.
L’ACGQ assure que la saison 2020 n’est pas annulée, mais plutôt repoussée en raison des fermetures obligatoires. Avec ce décret permettant aux entreprises non prioritaires d’assurer un entretien minimal, elle souhaite pouvoir lancer la saison du bon pied le moment venu.
SOURCE : François David Rouleau – Journal de Mtl