Les clubs de golf de la région estrienne pourraient subir de lourdes pertes financières si la situation persiste en ce qui a trait à la COVID-19.
Des simulateurs fermés, des champs de pratique inaccessibles, une saison de golf retardée et des salles de réception vides. La situation inquiète actuellement les directeurs généraux et les propriétaires de golf.
« Ça me décourage énormément, admet Mario Malette, directeur général du Club de golf de Sherbrooke. On perd déjà beaucoup d’argent avec les simulateurs et la salle de réception fermés. Ce sera pire ce printemps et cet été si la crise du Coronavirus persiste. Déjà qu’on ne roulait pas sur l’or… »
« Tous les clubs sont inquiets et certains plus que d’autres, informe Guy Faucher, professionnel au Milby. On a des frais fixes à assumer et aucun revenu. Des clubs ont de plus grosses dettes que d’autres et sont plus en danger. On espère seulement que tout se calmera rapidement. On a encore du temps devant nous avant de juger la situation critique. La saison ne commence pas avant le mois de mai normalement. »
Déjà, Golf Québec a suspendu toutes ses activités jusqu’au 18 mai. Les trois plus importants salons de golf au Québec ont quant à eux été annulés.
« S’il n’y a toujours pas de golf au mois de juin, ce serait très dommageable pour l’industrie au Québec, clame le professionnel de Venise, Yves Robillard. Des tournois prévus en juin sont même reportés en septembre. Et ça, c’est s’ils ont lieu. Avec les difficultés financières que plusieurs compagnies connaîtront, est-ce qu’elles souhaiteront commanditer un tournoi ou acheter un quatuor? Certains tournois n’auront donc peut-être pas lieu. Dire que pendant ce temps aux États-Unis et ailleurs au Canada, plusieurs clubs accueillent les golfeurs actuellement. On comprend la situation et on attendra les directives du gouvernement provincial avant d’ouvrir. »
Le premier tournoi de l’été 2020 de Golf Québec dans la région est prévu le 31 mai : le Championnat printanier à Victoriaville.
« Pour la première fois au Québec, il n’y aura pas de course à savoir quel club réussira à ouvrir en premier. Tout le monde accueillera ses premiers golfeurs en même temps! » lance Gilles Péloquin président de l’Association régionale de golf des Cantons-de-l’Est, tout en notant que les clubs de Sherbrooke, Victoriaville, du Manoir des Sables et de Venise perdent déjà des revenus importants en voyant leurs événements être annulés dans les différentes salles de réception.
Des terrains à préparer partout en Estrie.
Même si le début de la saison de golf pourrait être remis à plus tard, le personnel des terrains est déjà à l’œuvre.
« On doit quand même enlever la paille et les toiles sur le terrain, précise Mario Malette du Club de golf de Sherbrooke. On doit entretenir le terrain malgré tout. Ça peut coûter 25 000 $ pour récupérer un trou si le terrain est laissé à l’abandon pendant longtemps. Ce qui est triste, c’est que notre club roule à personnel réduit et bientôt, je tomberai seul. Ces employés n’ont pas de chômage et devront peut-être se retrouver sur l’aide sociale. »
Les dépenses demeurent, mais les revenus sont absents.
« Les ventes sont très au ralenti, mais je ne reçois pas encore d’appels de membres concernant des remboursements. Si la saison est retardée de beaucoup, il faudra cependant analyser tout ça », explique Mario Malette.
Le seul espoir des gestionnaires? Une aide gouvernementale.
« Les gens ont aussi hâte de sortir de la maison et de faire des sorties. Ils n’ont pas pu aller au hockey, au restaurant ou au cinéma. Les golfeurs auront attendu longtemps le début de la saison de golf et auront hâte de jouer. Ils tenteront peut-être de se reprendre en jouant plus souvent », espère Yves Robillard, tout en espérant que le budget réservé au loisir ne sera pas trop réduit en raison des difficultés économiques causées par la pandémie.
Source: Jérôme Gaudreau – La Tribune – Sherbooke