Connaissez-vous les TRIPLETTES du club de golf Les Cèdres de Granby ! Les soeurs PEREZ…bien sûr
Le golf a d’abord été une activité estivale pour les trois ados de Fulford.
Nées au États-Unis de parents québécois, toutes trois ont commencé à jouer aux Cèdres
pendant leurs vacances d’été au chalet.
«Mon mari et moi avons toujours aimé le golf, raconte leur mère, Marie-Josée Marquis.
On trouvait que c’était un beau sport familial… même si nous sommes toujours un de trop pour un foursome!
C’est aussi un sport où il y a des possibilités d’avancement.»
Une réalité que souligne à grands traits François Bernard, professionnel, entraîneur niveau 1 et directeur de l’école de golf au club Les Cèdres.
En compagnie du professionnel Luc Deschamps, il entraîne les jeunes des équipes élite et espoir du club du chemin Coupland.
«Quand une jeune fille a des habiletés, il faut les exploiter, car très peu jouent au golf, fait remarquer l’entraîneur présent aux Cèdres depuis 29 ans.
Ça leur donne la possibilité de travailler dans le domaine un jour et des bourses d’étude existent pour elles.
Mais les efforts à fournir, la motivation, il faut que ça vienne d’elles…»
«On a poussé un peu!», ne cache pas la maman, en parlant des premières fois où ses filles se sont élancées sur les parcours des Cèdres.
Ce qui, visiblement, a porté ses fruits.
À force de prendre part aux nombreuses activités organisées au club Les Cèdres pour les enfants et les ados (Lundis jeunesse, camps estivaux, etc.),
et au fil de leurs cours de golf, les trois sœurs ont eu la piqûre.
Comme elles avaient le talent et la volonté de le faire, elles ont été invitées à rejoindre l’équipe élite.
Cet été, Chloé et Rebecca ont travaillé comme entaîneuses aux camps de golf offerts aux enfants aux Cèdres.
«C’était vraiment l’fun, souligne Rebecca. Avant et après, on pratiquait!»
«En 2016, j’ai eu le mandat clair de les faire monter d’une marche en un an ou deux, raconte François Bernard. Pour qu’elles soient solides.»
Une approche qui leur a permis de connaître «une très belle évolution», dit-il, les trois s’étant beaucoup améliorées depuis.
La preuve, cette année, Rebecca et Véronica ont représenté la région Richelieu-Yamaska dans leur discipline aux Jeux du Québec qui avaient lieu à Thetford Mines.
Une expérience qu’a aussi eue le plaisir de vivre Antoine Sylvestre, membre de l’équipe élite Les Cèdres.
«On a du plaisir avec elles, poursuit François Bernard en parlant des ‘sœurs Perez’. J’aime ça. C’est magique!»
Une magie qui s’opère sans doute grâce à l’appui inconditionnel des parents du trio de droitières.
«Nous lui avons toujours donné carte blanche au niveau de la motivation, souligne Mme Marquis, fort disponible pour ses filles.
Ici, les gens mettent les efforts et ont de l’intérêt pour leurs jeunes joueurs. Ils les poussent et les supportent.»
Inscrites au programme sport-études au collège Mont-Sacré-Coeur, Chloé, Rebecca et Véronica jouent au golf neuf mois par année.
Quand elles ne parcourent pas les terrains gazonnés, elles montent à cheval, dansent, font du patinage artistique, du ski alpin ou de la planche à neige.
Le bénévolat aussi occupe une place de choix dans leur horaire.
Chloé rêve déjà de devenir vétérinaire et Rebecca, de son côté, souhaite suivre les traces de son père, urgentologue dans un hôpital du Connecticut.
Véronica, elle, plus discrète, a encore le temps d’y penser, dit-elle…
«Et on fait tous les sports ensemble!», souligne Chloé.
Et partout, sauf au golf où Véronica évolue dans la catégorie bantam et les jumelles au rang juvéniles à cause de leur âge, elles se trouvent au même niveau.
«On est très proches, même si on se chicane parfois comme de vraies sœurs, indique Rebecca, en riant.
On est comme des triplettes!
Et sur les photos, partout, Véronica est toujours dans le milieu, entre moi et Chloé.»
Un phénomène que confirme la mère, et que nous avons eu la chance de voir de visu en entrevue…
Pour l’amour de la langue
Si le golf et les vacances ont longtemps été des prétextes pour revenir au Québec, c’est le français qui aura finalement enraciné la famille Perez dans la région.
Alors que Marie-Josée Marquis et son conjoint, Alberto Perez, un Québécois d’origine mexicaine, parlaient couramment en français à leurs filles à la maison,
au Connecticut, jamais celles-ci n’acceptaient de leur répondre dans la langue de Molière.
«On a donc décidé (les quatre filles, le papa travaillant toujours dans un centre hospitalier américain) de venir s’installer ici pour un an,
raconte la maman, formée en enseignement.
Ça a été l’enfer! Ça n’a pas passé comme du beurre dans la poêle. Ça leur a demandé des heures et des heures de travail…»
«On a toujours compris le français, mais on n’a jamais voulu parler», confirme Chloé.
«Ce n’était vraiment pas l’fun!, se souvient Rebecca, en pensant à sa première année complète au Québec. C’était pénible.»
Le travail acharné et de nouvelles amitiés sont toutefois venus aider les filles à s’intégrer à leur environnement francophone.
Aujourd’hui, Chloé et Rebecca disent parler davantage français qu’anglais dans leur quotidien.
Même que Chloé sent qu’elle «perd» tranquillement son anglais.
«En fait, on parle souvent fran-glais, disent les jumelles, en riant. Des fois on invente des affaires… Ce n’est pas toujours parfait!»
Seule Véronica tarde à passer au français. «Son père et moi lui parlons en français et elle s’entête toujours à nous répondre en anglais,
raconte sa mère en jetant un oeil taquin à sa plus jeune. Comme parents, on vient qu’on choisit nos combats.»
Ce à quoi Véronica répond avec un sourire, sachant très bien que… la balle est dans son camp.
Une solide équipe
Si les sœurs Perez attirent les regards sur un terrain de golf, les jeunes membres de l’équipe élite du club de golf Les Cèdres ne passent pas sous le radar pour autant.
Et pas seulement grâce à leur bel uniforme coloré.
Au total, 16 joueurs – sept filles et neuf garçons – âgés de 10 à
18 ans, forment l’équipe élite. L’équipe espoir, elle, en accueille huit qui ont entre 9 et 12 ans.
« On a une bonne et une belle gang, se réjouit François Bernard.
Les jeunes vivent une belle harmonie. »
L’équipe a aussi connu une belle saison, dit-il, ramenant de nombreuses médailles au niveau régional.
« On a aussi été très bon au niveau provincial, dernièrement à Drummondville, reconnaît-il. On s’améliore. Ça s’en vient et de plus en plus. »
L’entraîneur s’est dit fier d’avoir accompagné trois de ses protégés aux Jeux du Québec cette année. Une « organisation impressionnante », souligne-t-il.
Dans cette optique, il n’exclut pas d’ajouter plus de tournois à l’horaire de certains joueurs l’an prochain, pour que ceux-ci se démarquent, justement, au niveau provincial.
« Ça serait cinq, six tournois supplémentaires. Ça change donc l’horaire de golf, c’est plus dispendieux, etc. Ça demande plus de temps, toute une chronologie… »
Par exemple, jouer à un tel niveau implique de jouer sur de gros terrains. D’où l’importance de l’association entre le club de golf Les Cèdres et celui du Château Bromont,
qui permet aux élèves de M. Bernard de jouer là-bas.
« En étant membres au Château, les jeunes vivent les mêmes conditions de jeu que ce qu’ils voient en tournoi, note François Bernard.
Cette collaboration est très importante pour nous. L’année prochaine, ils devront donc se rendre au Château plus régulièrement. »
Le tout serait, bien sûr, discuté et envisagé avec les jeunes et leurs parents.
D’ici là, les golfeurs terminent tranquillement leur saison. Certains ont participé au tournoi Graham Cooke, qui se tenait au club de golf du Château Bromont,
le week-end dernier.
En septembre, plusieurs seront aussi de celui organisé par le Réseau sportif étudiant Québec (RSEQ) les 8 et 9 septembre du côté de Lachute.
SOURCE : LA VOIX de l’EST – Granby – Isabelle Gaboriault et l’ARGCE