The QUEEN of ENGLAND…lady Diane Barabé de Granby dans les Cantons de l’Est
Très beau texte cette dernière fin de semaine et photo à l’appui de François David Rouleau du Journal de Mtl sur notre “lady” à nous de l’ARGCE …
cette grande dame du bénévolat pour les règlements la talentueuse DIANE BARABÉ….
revoici avec plaisir ce texte sur notre “QUEEN” of England….notre LADY Diane….
SOUTHPORT, Angleterre | Diane Barabé vit une année de rêve à titre d’officielle en poste dans les tournois majeurs. La Québécoise a arpenté les plus beaux parcours de la planète.
Cette semaine, elle déambule paisiblement sur les allées du Royal Birkdale à ce 146e Omnium britannique. Les yeux grands ouverts, elle observe le cachet particulier des links. Une première pour la dame de 68 ans de Granby qui est présidente du Comité des règles de Golf Canada.
« Une petite marche de santé », a dit avec humour la dame qui connaît sur le bout des doigts le millier de décisions de la volumineuse brique des règlements du golf. Elle a eu à l’œil les Austin Connelly, Martin Kaymer, Aaron Baddeley et Soren Kjeldsen jusqu’à présent.
Plus tôt au printemps, elle avait un billet privilégié sur le mythique Augusta National à l’occasion du Tournoi des Maîtres. Et en juin, elle était à l’Omnium des États-Unis à Erin Hills. Elle conclut en quelque sorte un prestigieux tour du chapeau à Southport. Un accomplissement extraordinaire pour une femme qui ne pensait jamais faire carrière dans ce domaine lorsqu’elle a commencé en 1992.
« C’est un tournoi de première classe. Le golf est né au Royaume-Uni. Je dirais que c’est le plus important tournoi dans mon livre. C’est le plus prestigieux », a-t-elle indiqué dans une généreuse entrevue accordée au Journal de Montréalau bord du 18e trou après avoir arbitré sa ronde dans la matinée.
Qu’on soit bien clair, le Tournoi des Maîtres est aussi au sommet de sa liste des événements où elle a travaillé, tout comme l’Omnium américain. Par son prestige, l’Open occupe toutefois une place privilégiée dans son cœur.
Nervosité
Malgré l’expérience acquise lors de ses deux récentes présences en tournoi du Grand Chelem, elle est toujours aussi nerveuse à l’idée de suivre les meilleurs golfeurs du monde. Les bonnes décisions doivent être prises rapidement. Elle apprend à gérer ses nerfs. Avec l’omniprésence des réseaux de télévision, les obstacles temporaires nécessitant des allègements sont nombreux.
« Quand on arbitre une compétition provinciale ou nationale, il n’y a pas des milliers de spectateurs et une multitude d’obstacles qui nécessitent de prendre des décisions difficiles sur le parcours. Il faut appliquer la règle correctement. Pour l’instant, je n’ai pas eu à faire face à des situations épineuses », a-t-elle dit avec soulagement.
À Augusta, en avril, elle n’a pas eu à statuer sur les deux trous qu’elle a patrouillés. À Erin Hills, en juin, elle a dû permettre un allègement à Jordan Spieth puisque son compagnon de jeu, Dustin Johnson, avait marché sur sa balle. Quelques minutes plus tard, l’une des tours de télédiffusion était en jeu pour l’un d’eux.
Dans un monde d’hommes
Les arbitres féminines ne sont pas nombreuses dans l’univers du golf masculin. À Augusta, elles se comptaient sur les doigts d’une main. Lors de l’Omnium américain, elles étaient un peu plus nombreuses. Cette semaine, elles sont encore nettement en minorité, mais elles sont là.
« Il n’y a plus de barrières pour les femmes dans le monde du golf. Auparavant, c’était un peu le cas. J’ai fait mon nom et ma place sur la scène provinciale et nationale », a expliqué Mme Barabé en relatant une histoire en particulier.
« Autrefois, un golfeur québécois avait exigé qu’un homme applique le règlement dans sa situation épineuse. Il m’avait dit: “Ça prend un homme au golf pour avoir un bon ruling.” Il a eu besoin de plusieurs coups pour se sortir de l’embarras », s’est-elle rappelée en riant.
La membre du petit club de golf urbain Miner, à Granby, est devenue la première femme à occuper le poste de présidente du Comité des règles de Golf Canada. Une tâche qui l’amène à se promener à travers le monde et à siéger à la table des règles du Royal and Ancient de St. Andrews.
« J’en retire beaucoup de fierté parce que c’est à cet endroit que se prennent les grandes décisions sur les règles. Sans vouloir me péter les bretelles, c’est un grand accomplissement. Je terminerai mon mandat en 2020. À la fin, j’aurai vécu de maudites belles expériences en accumulant de précieux souvenirs et des amis à travers le monde. »
Plutôt que de se diriger vers le dernier majeur de la saison, le Championnat de la PGA à Quail Hollow, en août, elle sera d’office au Championnat amateur canadien. Les deux championnats nationaux, l’Omnium canadien RBC et l’Omnium canadien féminin CP, sont également sur sa liste cet été.
LA DÉCISION LA PLUS DIFFICILE DE DIANE BARABÉ
Quelle est la décision la plus difficile que vous ayez dû prendre dans votre carrière ?
« J’ai dû disqualifier un golfeur au Championnat sénior canadien 2012 au club de golf Le Griffon des Sources dès le deuxième trou, lors de la première ronde. Sa femme portait son sac et, dans l’allée, elle a sorti le télémètre et pris la mesure de la distance les séparant du drapeau. C’est interdit, donc j’ai dû tout lui expliquer. Il était en vacances et il voulait tout faire pour poursuivre la compétition. L’aspect humain entre en jeu dans ces décisions. »
Quelle est la règle la plus absurde du livre de règlements du golf ?
« Oh, mon Dieu, il y en a plusieurs ! Mais pour moi, la pire est celle qui consiste à recevoir un coup de pénalité si on est atteint par sa propre balle. Par exemple, si le joueur frappe sa balle, qu’elle percute un arbre et qu’elle lui fait une prune sur le front, il est pénalisé, selon la règle. »
Quelle est la règle la plus difficile à interpréter ?
« Lorsqu’il faut appliquer un allègement en raison d’un obstacle comme les fils de télédiffusion, les micros, les caméras, les tours, etc. Bref, tout ce qui touche au matériel technologique. »
Quel est le plus beau terrain que vous ayez arpenté dans vos fonctions ?
« Sans l’ombre d’un doute l’Augusta National. Il n’y a pas un poil de travers. Tout est parfait. On dirait du tapis. L’accueil du Sud des États-Unis est incomparable. »
Quel est le plus grand tournoi que vous ayez arbitré dans vos 25 ans de carrière ?
« On vit des expériences exceptionnelles à chaque tournoi. Mais celui-ci, l’Omnium britannique, c’est quelque chose. Le club de golf Royal Birkdale m’impressionne énormément. Ce tournoi est très prestigieux. Il est royal. »
Quel parcours désirez-vous visiter ?
« Je veux vraiment aller au Stadium Course du TPC Sawgrass. C’est certain que je veux aller vivre l’expérience du Championnat des joueurs. Je vise ce tournoi l’an prochain. »
À quel moment de votre carrière avez-vous ressenti le plus de nervosité dans vos fonctions ?
« Lors de mon premier Omnium féminin des États-Unis, en 2013. C’était au Sebonack Golf Club de Southampton, dans l’État de New York. Le niveau de sécurité, l’amplitude de l’événement et la roulotte gigantesque de Paula Creamer m’avaient beaucoup frappée à mon arrivée. Ça m’avait rendue nerveuse. »