Diane Barabé s’est rendue en Angleterre le week end dernier pour le prestigieux Omnium de golf Britannique
BEL ARTICLE le 13 juillet dernier dans le quotidien LA TRIBUNE de Sherbrooke du directeur des pages sportives, SÉBASTIEN LAJOIE, sur la golfeuse DIANE BARABÉ de l’ARGCE…
Après avoir vécu l’expérience unique du Tournoi des Maîtres à Augusta, en Georgie, et plus récemment celle de l’Omnium des États-Unis, l’arbitre de golf Diane Barabé s’envolera samedi à destination de l’Angleterre, plus précisément du Royal Birkdale à South Port, pour le prestigieux Omnium britannique de la PGA.
Originaire de la région de Granby, Diane Barabé prend du galon chez les arbitres canadiens, multipliant les participations aux événements internationaux de golf.
Nul doute, son expérience à Augusta fut un fait d’armes qu’elle n’est pas près d’oublier.
Une centaine d’arbitres étaient présents à Augusta pour le bon déroulement du tournoi; seulement quatre étaient des femmes. Une seule provenait du Québec.
Diane Barabé est la première Canadienne à arbitrer au Masters.
« Augusta, c’est un monde à part! Un terrain où tout est contrôlé dans le moindre détail. Tu ne peux comparer ça à aucun autre tournoi existant. C’était ma première incursion dans ce monde un peu fermé. »
« Quand tu débarques sur place, l’accueil qu’on nous donne, le décor, l’ambiance et le parcours; il n’y a pas un poil de travers! J’ai même touché au gazon, pour m’assurer que c’était du gazon naturel. C’est impeccable. À Augusta, ils appellent les fans les « patrons ». Le respect envers le golf et ses traditions atteint des sommets, là-bas. Franchir pour la première fois « Magnolia Lane », et constater toute l’histoire qui entoure ça, c’est très spécial! J’en parle et j’ai encore des frissons » se souvient-elle.
Barabé fut attitrée au trou numéro 17 le jeudi, au trou numéro 8 le vendredi, au trou numéro 4 le samedi et au trou numéro 3 le dimanche.
« Heureusement, je n’ai vécu aucune situation problématique. L’important, c’est de rester concentrée sur le boulot à faire, tu n’as pas le choix. Je ne suis pas une groupie, j’ai un travail à faire. J’ai bien sûr un grand respect pour ces joueurs, mais j’essaie de ne pas entrer en contact avec eux. Je réponds aux questions, c’est tout. La dernière chose qu’on veut faire, c’est de faire une erreur qui pourrait avoir un impact », a-t-elle analysé.
« Quand les joueurs sont sur le tertre, tu te concentres, tu veux voir où la balle atterrit : est-ce qu’ils vont avoir besoin de mon aide? Il faut être alerte. Une fois que tu sais que les balles sont en bonne position, tu relaxes un peu, c’est comme ça pour chaque groupe. »
« À ma première journée, le jeudi, je suis arrivé à mon trou à 7 h 30 le matin! Je voulais m’assurer de ne rien rater. »
Préparer « The Open »
Si Augusta revêt un cachet particulier, l’Omnium britannique surnommé « The Open » sera aussi une expérience unique, et différente, pour Diane Barabé.
L’Omnium britannique en sera à une 146e édition en 2017.
« La principale différence, c’est que plutôt que d’arbitrer uniquement sur un trou, comme à Augusta, on accompagne un groupe différent, chaque jour. Tu marches le 18 trous, toujours avec le même groupe. Du lundi au mercredi, je vais marcher le terrain afin de le connaître à fond, en compagnie des autres arbitres qui ont plus d’expérience. On va aborder les règles spécifiques à ce parcours. »
C’est le contact avec la famille de son mari qui lui a donné cette piqûre du golf. Une passion qui va bien au-delà du pointage sur la carte.
« J’aime être sur un terrain de golf. J’aime jouer, mais je ne suis pas assez compétitive. J’ai un handicap de 15 ou 16, mais je m’amuse! »
« J’ai été capitaine à l’Association des golfeuses pendant plusieurs années pour les Cantons de l’Est. J’organisais les tournois provinciaux, tâche que j’ai occupée pendant sept ans, au tournant des années 2000. Dans ce contexte, quand tu organises un tournoi, pas le choix de connaître les règles! De fil en aiguille, ma passion des règlements s’est développée comme ça. »
Revoir les règles du golf : une tâche colossale
La « modernisation » du golf est en marche. Une refonte importante des règles est dans l’air depuis plusieurs années déjà. Un travail conjoint du R&A (Royal and ancien golf club) et de l’USGA (United states golf association) est en marche et le dépôt final est prévu pour 2019. Une mise à jour aussi importante qu’incontournable à laquelle Diane Barabé prend part activement, elle qui en est à une première année à titre de présidente du comité des règlements de Golf Canada, un titre qui lui vaut aussi de jouer un rôle d’officielle dans les tournois majeurs.
« Je réalise surtout l’importance de mon rôle à la présidence du comité des règles à Golf Canada. Je suis là pour quatre ans et je suis la première femme à occuper ce poste. Je comprends les enjeux importants liés à ce dossier. »
« J’ai une place privilégiée à cette table, à ces discussions qui visent à moderniser le golf pour 2019. Je me sens très privilégiée. »
« Nos rencontres se poursuivent. La dernière réunion s’est déroulée en juin, et nous en sommes rendus à une huitième version du prochain code et ce, en seulement quatre ans. C’est un processus de longue haleine. On veut adapter la pratique du golf à la nouvelle réalité. Le langage sera plus simple, les règles seront moins complexes et moins pénalisantes. On veut que le code reflète davantage ce que les joueurs expérimentent chaque jour sur le terrain. »
« On tend à mettre une couleur différente aux règles à laquelle le joueur amateur autant que professionnel pourra s’identifier. Il n’y a pas deux types de règles. On modernise, on va simplifier. »
« Par exemple, il est actuellement prévu que, si vous enlevez un détritus près de votre balle, dans une trappe de sable, vous écopez de deux coups de pénalité. Ce genre de règles n’a plus sa place », a-t-elle spécifié.
Étudier le temps de jeu
Le temps de jeu sera aussi étudié de près. Si la R&A et l’USGA, qui dictent les règles mondialement, peuvent difficilement arriver à un consensus, il y a lieu d’améliorer la situation, dans l’intérêt des golfeurs et des clubs de golf, mentionne Diane Barabé.
« Le temps de jeu, ça fait plusieurs années qu’on en parle. Les gens trouvent que si tu joues selon les règles, c’est trop long. Les Clubs trouvent ça difficile aussi, ça peut représenter des pertes monétaires importantes. Par contre, il faut que les clubs soient raisonnables. Quand tu remplis ton terrain, et que tu as des départs aux 8 ou 9 minutes, c’est sûr que ça va bouchonner. Si tu as des temps d’intervalle raisonnables, ça va améliorer les choses. Un quatuor ne peut jouer un parcours en quatre heures, à moins de courir. »
« Il faut que le temps de jeu soit raisonnable, pour que les joueurs soient placés dans de bonnes conditions. Voilà pourquoi il y a certaines règles à améliorer. À Golf Canada, c’est 11 minutes d’intervalle pour des groupes de trois joueurs. »
SOURCE : Sébastien Lajoie – La Tribune et l’ARGCE