Le “patriarche” du golf estrien…Paul Brouillard du club de golf Venise fêtera ses 94 ans le 23 juillet prochain….
Très beau texte…super article une fois de plus de l’ami Mario Brisebois cette semaine dans MONGOLF.ca sur le grand patron du club de golf VENISE à Magog,
m. PAUL BROUILLARD qui va souffler 94 bougies le 23 juillet prochain et qui s’en promet pour les 40 ans de son club de golf le 5 août prochain également…
A lire ce “papier” signé Mario Brisebois….
S’il y a mot qui n’existe pas dans le dictionnaire de Paul Brouillard, c’est bien : retraite. Bien qu’il aura bientôt 94 ans, notre vénérable invité était encore aux commandes de son tracteur, en train de niveler les sentiers pour voiturettes, quand je me suis rendu à son club, à Venise-en-Québec, un populaire établissement de 36 trous de la région de Magog et Sherbrooke.
Mario Brisebois | MonGolf.ca
Collaboration spéciale
Ses 94 ans, Paul Brouillard les célébrera le 23 juillet. Puis, le 5 août, on fêtera les 40 ans de son club à l’occasion d’une journée bien spéciale.
Il faut savoir que le golf représente une dixième carrière pour Paul Brouillard. Dans la première partie de sa vie professionnelle, il était un concessionnaire automobile prospère de Sherbrooke. « Parce que les affaires allaient super bien, je laissais les ventes à mes représentants pour qu’ils puissent gagner leur vie et rester dans l’entreprise », dit-il.
Pour la petite histoire, disons que Venise est né à la suite d’un refus. Paul Brouillard avait élaboré un plan de modernisation et de financement au Country Club de Sherbrooke, où son ami Joe LeBlanc était le professionnel en titre.
« Sous le prétexte que le club n’avait pas les moyens de ses ambitions, la direction a rejeté ce plan, raconte notre jubilaire avec un petit sourire en coin. C’est alors que j’ai dit : « Correct d’abord, je vais m’en bâtir un terrain de golf, moi ! »
Et mettez-en qu’il en a construit tout un !
« 45 000 $ a été le prix de la première terre que j’ai achetée. C’était en 1975. Le premier neuf était déjà terminé en 1977 », se souvient-il à propos de sa première acquisition surplombant le Petit Lac Magog qui, incidemment, n’a pas l’air si petit…
Du petit matin à la noirceur
Natif de Chambly, Paul Brouillard a été élevé sur une ferme et c’était une bonne chose qu’il en ait été ainsi.
À partir du défrichement, en passant par la conception (dessin et modelage du trio tertre de départ/allées/verts pour neuf trous), le terrain d’exercice, les stationnements et les pavillons (un pour chaque 18 trous), il n’y pas un pouce carré du sol qu’il n’a pas remué avec son tracteur.
« J’ai passé au travers de trois bulldozders », lance-t-il, fier et heureux comme un gamin qui parle de son jouet préféré. « J’en ai eu des bons moments, notamment lorsque je m’arrêtais le midi adossé à un arbre afin de contempler la nature en avalant mon sandwich, dit-il. Tout de suite après, c’était le retour au travail. Parce que je finissais par oublier l’heure, Irène (son épouse) devait souvent venir me chercher rendu à 10 h le soir. Je réussissais à continuer une petite demi heure (ou plus) pour m’avancer un peu en prévision du lendemain. Elle a été et est encore bien bonne pour moi », révèle-t-il avec beaucoup de reconnaissance.
Il est important de spécifier que sa compagne de vie est une golfeuse très habile.
Une place pour les amis qui a rapidement grandi
Homme d’une grande efficacité, mais de peu de cérémonies, M. Brouillard voit les habitués l’appeller Paul ou Boss : « L’idée au début était de faire une place pour les amis, déclare-t-il. Mes intentions et la vocation du début ont changé aussi vite que le temps qu’il faut pour crier « Fore ! »
« La première chose que j’ai su est nous avions dépassé un total de 100 membres, mentionne Paul Brouillard. Ça va vite en disant oui ici et oui là. Il a donc fallu construire un chalet. Puis après, il a fallu agrandir. À un moment donné, Léo Lambert (l’un des deux administrateurs avec Georges Zaor) m’apprend qu’on est rendu à 600 membres. On a donc ressorti la grosse machinerie pour faire 27 trous et, éventuellement, pour en arriver à un 36 trous, en 1989. »
Venise dépasse maintenant les 800 membres, sans compter les tournois sociaux et les visites quotidiennes.
Les opérations continuent d’aller rondement à ce club : on dénombre plus ou moins 55 000 parties par saison. Il faut admettre que les verts sont comme des tapis de tables de billard cette saison, ce qui aide…
« C’est le plus beau cadeau que la nature pouvait faire à Paul pour que celui-ci puisse donner des conditions idéales aux habitués de Venise pour ce 40e anniversaire », soutient le directeur de golf, Yves Robillard.
Puisqu’il faut développer la clientèle afin de continuer de remplir les parcours, une académie a été implantée avec des professeurs comme Pierre Lallier, Pierre Saint-Jacques et Jérôme Blais.
Un « chanceux » dans la vie
Parle, parle, jase, jase, Paul Brouillard devrait avoir sa place au Panthéon des sports des Cantons-de-l’Est, dans la catégorie des grand bâtisseurs.
Mais bon, il est d’une grande humilité dans le succès.
« J’ai été chanceux ! », lance-t-il dans une conversation avec moi et le vétéran journaliste et blogueur, André Rousseau.
Il fait une pause, puis raconte ce qui suit : « J’avais un jumeau. Il est décédé à l’âge de trois mois à la suite de complications aux poumons », nous apprend-il.
Paul Brouillard fait une pause, puis aborde le sujet de la Deuxième Guerre mondiale : « J’étais là pour m’enrôler. Tu quittais tout de suite dans ce temps-là. Les autres ont quitté, mais pas moi. C’était à cause du médical… J’avais un problème au cœur.
« Ma chance a été de rester ici, poursuit-il. Les gars qui sont partis ne sont jamais revenus. Moi aussi, je serais tombé au combat. J’aurais été là avec eux. C’était le débarquement de Dieppe. »
Question de gênes ?
Paul Brouillard a la santé et incarne mieux que quiconque le slogan « le golf est le sport d’une vie ».
Combien de temps demeurera-il à la barre de son club avec le soutien de Mario, son fils, dans le rôle de directeur général ?
Il a déjà eu des intentions de vente. Il a reçu des offres. Il n’est toutefois pas pressé de se départir de Venise.
« Je suis le deuxième plus jeune d’une famille 13 enfants, dit-il. Que voulez-vous, on vit vieux chez-nous. À Beloeil, j’ai une sœur qui a 102 ans ! »
Eh bien Monsieur Brouillard, on vous dit bonne fête en double !
Quelques notes intéressantes
1 Roger H. Legault, Jean-Claude Gagné et Skip Dion sont d’anciens présidents de Golf Québec à avoir transité par le club Venise.
2 Le Championnat amateur du Québec, remporté par Robert Kerr, y a été présenté. Les pros du Québec ont été des visiteurs réguliers à une époque au club Venise.
3 Chacun des neuf trous a été inauguré par la même personnalité québécoise iconique : Jean Béliveau.
« J’ai dans ma chambre une lettre de Jean avec sa très belle écriture, confie-t-il. Élise (madame Béliveau) m’a confirmé que c’est l’un des derniers messages qu’il ait rédigés. »
Voilà qui fait un petit velours…
SOURCE : Mario Brisebois – Mongolf.ca et l’ARGCE